Les Chansons des Roses
Posted: Tue Oct 06, 2015 11:04 pm
Les Chansons des Roses (The Songs of the Roses) is a cycle of poetry by the Poet Rainer Maria Rilke (1875–1926), popular since its first publication but put back into vogue by their musical setting by Morten Laurisen. Roses were always Rilke's favorite theme, and these poems are considered by many to demonstrate the gorgeous beauty of his craft at the height of his poetic powers. As rich in expression as they are dense in meaning, the are some of my favorite examples of the exquisite refinement of the French language and its ability to convey the most beautiful ideas with equally beautiful sounds and words. The translations are by Susannah Howe, which I are the best I have found so far. Still they are far from perfect, and I feel that with poetry, a direct translation is sometimes safer than an attempt to recreate the poetic sense by the translator's own literary interpretation. Where I have consequently altered the translation to better match the actual text, I have used italics:
En une seule fleur
C’est pourtant nous qui t’avons proposé
de remplir ton calice.
Enchantée de cet artifice,
ton abondance l’avait osé.
Tu étais assez riche, pour devenir cent fois toi même
en une seule fleur;
c’est l’état de celui qui aime …
Mais tu n’a pas pensé ailleurs.
Contre qui, rose
Contre qui, rose,
avez-vous adopté ces épines?
Votre joie trop fine
vous a-t-elle forcée
de devenir cette chose armée?
Mais de qui vous protège
cette arme exagérée?
Combien d’ennemis vous ai-je enlevés
qui ne la craignent point!
Au contraire, d’été en automne
vous blessez les soins
qu’on vous donne.
De ton rêve trop plein
De ton rêve trop plein,
fleur en dedans nombreuse,
mouillée comme une pleureuse,
tu te penches sur le matin.
Tes douces forces qui dorment,
dans un désir incertain,
développent ces tendres formes
entre joues et seins.
La rose complète
J’ai une telle conscience de ton
être, rose complète,
que mon consentement te confond
avec mon coeur en fête.
Je te respire comme si tu étais,
rose, toute la vie,
et je me sens l’ami parfait
d’une telle amie.
Dirait-on
Abandon entouré d’abandon,
tendresse touchant aux tendresses…
C’est ton intérieur qui sans cesse
se caresse, dirait-on;
se caresse en soi-même,
par son prope reflet éclairé.
Ainsi tu inventes le thème
du Narcisse exaucé.
En une seule fleur
C’est pourtant nous qui t’avons proposé
de remplir ton calice.
Enchantée de cet artifice,
ton abondance l’avait osé.
Tu étais assez riche, pour devenir cent fois toi même
en une seule fleur;
c’est l’état de celui qui aime …
Mais tu n’a pas pensé ailleurs.
Contre qui, rose
Contre qui, rose,
avez-vous adopté ces épines?
Votre joie trop fine
vous a-t-elle forcée
de devenir cette chose armée?
Mais de qui vous protège
cette arme exagérée?
Combien d’ennemis vous ai-je enlevés
qui ne la craignent point!
Au contraire, d’été en automne
vous blessez les soins
qu’on vous donne.
De ton rêve trop plein
De ton rêve trop plein,
fleur en dedans nombreuse,
mouillée comme une pleureuse,
tu te penches sur le matin.
Tes douces forces qui dorment,
dans un désir incertain,
développent ces tendres formes
entre joues et seins.
La rose complète
J’ai une telle conscience de ton
être, rose complète,
que mon consentement te confond
avec mon coeur en fête.
Je te respire comme si tu étais,
rose, toute la vie,
et je me sens l’ami parfait
d’une telle amie.
Dirait-on
Abandon entouré d’abandon,
tendresse touchant aux tendresses…
C’est ton intérieur qui sans cesse
se caresse, dirait-on;
se caresse en soi-même,
par son prope reflet éclairé.
Ainsi tu inventes le thème
du Narcisse exaucé.